UNION OU DIVISION AFRICAINE ?
L’Union Africaine fait encore parler d’elle. Peut être que l’heure est venue pour les dirigeants de cette instance de changer le nom de l’organisation panafricaine et d’entrer dans l’Histoire comme leurs prédécesseurs qui le firent en 1999 ? La proposition que je leur fais est de remplacer Union Africaine par Division Africaine. Il ne s’agit pas de division en tant que circonscription ou en termes de football, il s’agit plutôt de clivage ou dissension. Il ne faut pas être internationaliste, politologue ou sorciologue pour constater que depuis près de deux ans, pour des intérêts particuliers, le nom « Union Africaine » ne mérite plus d’être utilisé. Deux évènements sont évocateurs pour illustrer cette nouvelle appellation : la crise postélectorale en Cote d’ivoire et plus récent, le poste de président de la commission de « l’Union Africaine ».
Après le second tour de la présidentielle ivoirienne le 28 novembre 2010, le pays est entré dans une crise postélectorale sans précédent entre Laurent Gbagbo, président sortant qui se proclamait vainqueur et Alassane Ouattara, son opposant qui, lui aussi, se proclamait vainqueur. La cote d’ivoire est devenue pendant quelques mois, l’un des rares pays au monde dirigé en même temps par deux présidents. Pour trouver une solution à cette crise, « l’Union Africaine » a montré à quel point elle ne méritait pas son nom : l’hebdomadaire jeune Afrique a titré dans son numéro 2613 du 6 au 12 février 2011 : « Cote d’Ivoire : l’Afrique désunie. Entre pro Ouattara et pro Gbagbo, partisans de l’option militaire et tenants de la négociation, la crise ivoirienne divise le continent.» Dans ce numéro, les journalistes de jeune Afrique montre à travers une carte illustrée comment l’Afrique est divisée entre pays favorables à une solution militaire pour faire partir Laurent Gbagbo (Nigeria, Kenya, Sénégal et Burkina Faso), pays partisans d’une solution négociée et ayant manifesté publiquement le refus à toute intervention militaire (Afrique du sud, Zimbabwe, Ghana, Angola et Ouganda) et pays partisans d’une solution négociée (Mali, Cameroun, Lybie…). Cette crise a montré une fois de plus la difficulté qu’a « l’Union Africaine » de parler d’une seule voix et de résoudre dans le même ordre d’idée les problèmes africains. Certains diplomates sont même allés jusqu’à prôner le sous-régionalisme en refusant à l’Afrique du Sud le droit de s’immiscer dans les affaires de la CEDEAO de même que les membres de la CEDEAO ne s’immiscent pas dans les affaires de la SADC.
source: jeune Afrique.
L’autre élément qui nécessite le changement de nom de « l’Union Africaine », c’est l’actualité récente marquée le blocage à la tête de l’institution et l’impossibilité d’élire un président de commission. Certains journalistes ont présenté le sommet qui débute demain comme celui de tous les dangers, non seulement à cause de l’élection d’un président de commission mais aussi des crises au Mali, en République démocratique du Congo et autres. Les protagonistes pour le poste de président de la commission de l’union Africaine sont le Gabonais sortant Jean Ping et la sud Africaine Dlamini Zuma, ex épouse de Jacob Zuma. La division avait empêché les dirigeants d’élire le président de la commission lors du sommet de janvier dernier. Ils ont renvoyé cette élection au sommet de juillet qui se déroulera dès demain. Mais depuis janvier, la situation n’a pas tellement évolué et les chefs d’Etat restent calés dans leur position. Selon jeune Afrique, dans sa version numérique, des diplomates ouest-africain et autres observateurs proposeraient une solution alternative qui consisterait à élire un outsider. La raison de cette division serait d’autre stratégique pour l’Afrique du sud qui veut contrôler l’Union Africaine. Mais peu importe, nous constatons simplement que le nom « Union Africaine » n’est plus le mieux adapté l’organisation dite « panafricaine » et au lieu de se fourvoyer chaque fois, les dirigeants Africains ont le choix : soit ils changent de nom et adoptent « Division Africaine », soit ils décident d’avaler et de taire leurs égoïsmes qui sont à l’origine de ces divisions inopportunes et de parler vraiment d’ « Union Africaine » pour que les sommets soient le moment de résoudre les vrais problèmes : la rébellion au Mali, la République Démocratique du Congo…
source: jeune afrique
Ulrich K. Tadajeu
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