une vision du developpement Pour l'Afrique
Dans la mentalité de l'occident, l'Afrique demeure une réserve de matières premières, agricoles et forestières, minerais et pétrole, allant de paire avec un faible niveau technologique et industriel et une fuite des forces vives et de la jeunesse vers l'Europe. Ce qui signifie qu’elle est matière à exploiter d’autant plus que ses dirigeants et une partie de sa population est extrêmement naïve. Le développement africain devrait pouvoir intégrer "modernité" et "tradition" c’est à dire explicitement esprit africain, méthodes occidentales. il ne s’agit pas de vivre dans une sorte de Sakoku japonaise ou autarcie pour employer le langage diplomatique mais il faut aller à ce rendez-vous du donné et du recevoir avec de quoi donner de peur d’être dévoré par les appétits voraces et machiavélico-réalistes de la puissance coloniale. Aussi l’africain doit comprendre que le développement est un programme sur le long terme et ne se définit pas uniquement en terme d’avoir mais aussi et surtout en terme d’être comme le fait état Ebenezer Njoh Mouelle et aussi ce contemporain : « Le développement ce n'est pas seulement la croissance, mais également l'accès à une existence intellectuelle et spirituelle satisfaisante ; ce n'est pas seulement avoir plus mais également être mieux. » Ainsi pour la réussite de ce programme sur le plan interne, les institutions ou les gouvernants qui sont des « civils servant » devront privilégier la sophocratie et la méritocratie et aussi une justice distrubitive de peur d’être témoin ou victime de la dialectique marxiste matérialisé par la lutte des classes. Aussi l’Etat doit organiser ce projet sur le long terme c’est à dire définir une période peut-être de 10 ans pour mener à bien cela. il s’agit aussi de copier le bon exemple asiatique matérialisé par une alliance de la modernité et de la tradition pour fonder un développement conséquent. L'Inde et la Chine ont su allier la tradition à la modernité, développer l'école et l'enseignement en s'appuyant sur leur propre langue, créer des Etats-nations et se sont approprié la science et la technologie. c’est le moment de rappeler que les sociétés non occidentales peuvent aussi se moderniser et se sont modernisés sans abandonner leur propre culture et sans adopter les valeurs, les institutions et les pratiques occidentales dominantes. » Ainsi on comprend la nécessité de puiser dans notre culture qui est en quelque sorte notre âme pour la confronter à la culture occidentale afin d’opérer une sélectivité comme le dit bien Karl Popper. Aussi le salut de l’Afrique pourrait venir de la constitution d’Etat-nation doté d’institutions fortes pour permette aux dirigeants de mieux défendre leur intérêt national au sein du concert des nations. Cette dimension nationale qu’il faut ajouter aux Etats africains qui bien que doter d’institutions fortes mais maléables doit être une sorte de nation Kémaliste qui fut déjà défini par Ernest Renan en 1882 à la Sorbonne lors d’une conférence ayant pour thème : « qu’est ce que la nation ? » Nous constatons avec lui qu’Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. Ainsi la nation a une double dimension psychologique et émotionnelle et peut nous stimuler le vouloir vivre ensemble pour remporter les victoires futures ou affronter les obstacles à venir. Pensée de cette manière, l’Afrique sera un partenaire égal dans le concert des nations et la politique globale sera désormais un terrain de rencontre gagnant-gagnant pour tous les Etats, non seulement sur le long terme mais aussi et surtout sur le court terme. Alors nous verrons émerger en Afrique de nouveaux types d’homme qui viendront comme Prométhée sortir l’Afrique de l’impasse mais l’occident n’en est pas moins responsable de part sa politique coloniale remplacée dans les années 1960 par une politique néocoloniales et qui aujourd’hui se cache sous le parapluie de la communauté internationale qui est un terme absurde ne jouissant d’aucune personnalité juridique. Car on ne peut pas savoir qui est membre ?qui n’en-est pas ? Que stipulent les statuts et quelles sont leur missions ?
Avant de continuer, il est nécessaire pour nous de faire une petit rappel historique La colonisation a connu plusieurs étapes ; celles des premiers comptoirs, souvent associés à l'esclavage ; celle de la conquête coloniale de ses territoires, déjà pour les matières premières, aboutissant au découpage de la Conférence de Berlin (1884-1885) ; celle d'une relative autonomie laissant place à des exécutifs nationaux, tandis que notre Assemblée nationale élisait des députés africains dont certains devenaient membres de nos gouvernements. Vint le temps des indépendances, de l'assistance technique, d'un important budget de la coopération pour une Afrique francophone qui n'était pas traitée comme le reste du monde. Mais cette dernière période est aussi celle des réseaux, fondée certes sur des relations de la France à l'Afrique comme aucun autre pays ne les connaît, mais permettant jusqu'au sommet de l'Etat de coupables complicités, signes d'un néo-colonialisme inacceptable. On voit de fond en comble que l’histoire de l’Afrique pour les plus émotifs et craintifs donneraient lieu à un passéisme revanchard vis-à-vis de l’occident. Mais que non cette histoire nous donne juste d’analyser d’une manière diplomatico-réaliste le comportement des pays africains sur la scène internationale et de leur dire que la géopolitique internationale ne fonctionne qu’avec la calculatrice et non le mouchoir. Jamais Sarkozy ne viendra s’excuser en Afrique pour ce que son pays y a commis, bien au contraire comme à Dakar en 2007, il peut venir pour insulter le nègre comme quoi ce dernier n’est pas assez entré dans l’histoire. peut-être dans une prochaine intervention du genre, il nous donnera les raisons. Mais au moins, il est de son pouvoir de rompre avec ce réseau odieux occulte et mafieux qu’est la Françafrique devenu ce que François Xavier Verschafe appelle la Mafiafric qui a un objectif le contrôle du bois Gabonais, du pétrole libyen, du cacao ivoirien, de l’uranium nigérien et bien d’autre. Ce système mis sur pied par Charles De gaulle et l’homme Afrique de l’Elysée n’avait qu’un objectif l’indépendance dans la continuité de la colonisation. Ainsi aujourd’hui, il est venu l’heure de décoloniser la France et de l’affranchir avec sa communauté internationale de la richesse africaine sans laquelle elle ne peut se passer. Dans ce sillage, il faut noter trois options de sortir de la traine et du malaise sur le plan internationale tel que le rappelle le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, président du Défap-Service protestant de mission :
- L’Afrique doit appartenir à elle même d’abord et les autres Etats bien qu’ils soient des Hyperpuissances pour reprendre le terme de Hubert Védrine ne doivent pas ingérer dans les affaires intérieurs de ce continents car il n’existe pas de surveillant ou gendarme dans ce monde. Aussi ils doivent exercer la souveraineté politique, qu'ils gagner l'autonomie alimentaire, que leurs matières premières soient transformées sur place ou acquises à un juste prix, que les moyens de leur développement durable soient fournis par ceux qui trop longtemps ont pillé les richesses de leur sol en tant que pillards de la foret, qu'ils puissent développer une société civile responsable de son avenir.
- Ensuite, il faut que la France et compagnie qui hier nous civilisait et qui aujourd’hui se rend compte qu’elle n’a fait que nous déciviliser doit aujourd’hui cesser de faire croire aux africains que notre développement ne passerait que par la démocratie française ou américaine et le respect des droits de l’homme. Car comme on le dit toujours et devrait désormais le dire : « esprit africain, méthode occidentale » ou encore « esprit africain, démocratie » cela dit il faut contextualiser et adapter cette démocratie au réalités du terroir pour qu’elle ne devienne pas comme ce qu’on a vu en cote d’ivoire et qu’Achille Mbembe a nommé la Démocratie au Bazooka. Il faut ainsi que la France cesse de nous faire croire qu’elle aime l’Afrique mieux que les africains quant on sait le passé macabre et lugubre qu’elle a fait connaitre à nos ancêtres.
- Enfin l’Afrique a besoin dans cette lourde tache de l’aide désintéressée à la fois des pays européens et des pays émergents qui hier étaient comme l’Afrique. C’est vrai que l’occident est héritière de la vision réaliste de la politique globale théorisée par Machiavel dans le prince et c’est ce qu’elle applique à savoir le plus fort domine et il faut que le plus fort comme le prince fasse pieds et mains pour maintenir sa dominations même si c’est au prix de la propreté de ses mains comme le montre jean Paul Sartre. Mais elle a aussi une réel devoir de mémoire et d’assistance franche et honnête vis-à-vis des pays dont elle est victime du sort actuel. Ainsi loin des relations occultes tels que la françafrique, la France doit tisser avec l’Afrique d’une responsabilité particulière pour sortir d'une relation postcoloniale et aider à construire enfin une véritable union "eurafricaine", porteuse des capacités de ce développement durable de l'Afrique, et de sa bonne gouvernance africanisée.
Cela dit et en guise de conclusion, il n’a pas été question ici de ressasser le passé d l’Afrique qui est à respecter mais de s’appuyer sur ces bases pour donner des astuces à la disposition des dirigeants de notre continent afin qu’ils s’en servent pour le bénéfice des futures générations. Car il est de notre responsabilité, nous tous jeunes de s’y mettre et de redéfinir la place de l’Afrique sur la scène internationale. Ce qui certainement fera l’objet d’une réflexion future pour animer le débat sur la toile. Terminons par cette phrase de quelqu’un pour qui j’ai assez d’estime mais donc je tairai le nom qui confirment juste ce que je pensai de la France au soir du 14 avril 2011 : « De la mission civilisatrice qui a semble-t-il échoué, cette puissance est passée à l’étape supérieure à savoir la mission démocratisatrice »
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