Nous devons nous interesser aux affaires publiques
Des discussions ces derniers moments, j’en ai eues et croyez moi, elles ont été très intéressantes. Elles ont été très constructives en ce qui concerne mon questionnement permanent sur ma situation dans la société et la situation de la société dans laquelle je me trouve.
Alors dans les diverses discussions que j’ai eues avec les amis sur Facebook ces derniers moments, un constat est apparu. Ce constat confirmait mes propos tenus dans un article intitulé : « déification politique en terre camerounaise ». En effet dans cet article, je disais que le système de parti unique dans lequel nous avons été et surtout la déification politique en terre camerounaise entraine chez les jeunes que nous sommes une faible socialisation politique et une diabolisation de la chose politique. Par la suite une sœur en la personne de Jasmine revenait, dans un autre article intitulé « De la nécessité de se politiser », sur l’importance de la socialisation politique pour les jeunes qui veulent participer à la prise des décisions. Bref voila des contributions que nous avons faites sur la toile.
Comme je le disais dans mes discussions ces derniers temps, j’ai entendu à plusieurs reprises « laisse la politique », « la politique ce n’est pas notre affaire », « je suis apolitique », « nous sommes apolitiques ». Voila un peu ce que j’ai écouté. Mon niveau intellectuel n’étant pas assez élevé, je suis rentré dans la recherche de la signification des termes et concepts, notamment « apolitique ». Je suis tombé sur un livre assez intéressant intitulé De l’apolitisme de Jean Vincent paru en 1949. Ajouté à cela, j’ai consulté plusieurs définitions de ce qu’on appelle Apolitique.
La conclusion a été que loin de neutralité, Apolitique venant d’apolitisme renvoyait à un désengagement de la chose politique et à la non-pratique de ses droits civiques. Bref l’apolitisme est le désengagement de la chose politique or un grand philosophe dit « l’homme est un animal politique ». le raisonnement syllogique voudrait que si l’homme est un animal politique, celui qui dit être un Homme et par la suite est apolitique, n’est pas réellement un Homme.
Si je décide de revenir sur ces aspects, c’est pour, non pas pointer du doigt ceux qui l’ont dit car beaucoup de gens ne le disent et ne se sentent pourtant pas concernés par la gestion des affaires publiques, mais pour tirer une sonnette d’alarme sur l’émasculation de la pensée dans notre contexte, raison de l’apparition de ces termes.
La jeunesse est victime d’un système dans lequel, on peut être apolitique. Or tout citoyen doit savoir comment son Etat fonctionne et participer de ce fait à la gestion du bien public. Achille Mbembe ne dit-il pas que «le citoyen est avant tout celui, ou celle, qui est conscient(e) d’être un être humain égal aux autres et qui, en outre, dispose de la capacité de discernement de ce qui est utile au bien public» ?
Donner son point de vue sur une question qui engage le dessein de notre pays, est-ce une mauvaise chose ? Certains ne donneront pas leur point de vue, sous prétexte qu’ils soient apolitiques, mais on les verra plus tard au meeting de remerciement et signer les motions de déférence.
Posons nous les questions suivantes : si nous sommes tous apolitiques, qui décidera à notre place ? Si nous disons tous que la politique c’est l’affaire des autres, comment allons-nous prendre le destin de nos Etats en main quand ce sera le moment ? Bref comment dire que nous sommes apolitiques alors qu’il faut se lever, marcher, courir, voler pour que l’Africain se tienne véritablement debout et affronte son futur.
Notre avenir, personne ne le décidera à notre place. Participer aux débats et à l’avancement de la société est une très bonne chose susceptible de rendre le Cameroun émergent car tenons-nous bien, si Ruben Um Nyobe et ses amis qui sont les pères fondateurs de notre pays étaient apolitiques, comme beaucoup le répètent aujourd’hui, nous ne serions pas à l’endroit où nous sommes actuellement.
Alors si nous voulons marcher, marchons. Si nous voulons nous défendre contre les impérialistes extérieurs, nous avons le devoir de nous intéresser à ce qui relève de la chose publique. Car demain, c’est toi, c’est moi, c’est nous qui serons à la charge de ces affaires.
TADAJEU KENFACK ULRICH
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