L\'Afrique peut!

L\'Afrique peut!

Quelle « poétique de la relation »!

Les initiatives comme celle de Leo LaGrange visant à réunir les cultures différentes pour des échanges sont à saluer et encourager et sont la preuve de ce que la « poétique de la relation » Glissantienne n’est pas entrée dans les oreilles de sourd.




 

 

 

Photo de famille des jeunes du GIC MKY-BOIS de Dschang et RAJ Languedoc Roussillon de Montpellier à l’entrée de la chefferie Foto à Dschang.



« C’est dans la reconnaissance et l’acceptation de l’autre dans sa différence et sa singularité que nous arriverons à vivre pleinement et humainement ce siècle de la « Glocalisation » qui est le notre ». C’est certainement ce que la fédération Leo LaGrange a compris et a voulu matérialisé à travers la rencontre qu’elle a organisée du 25 au 19 juillet 2012 à Dschang entre les jeunes français du Réseau Action Jeune de Languedoc Roussillon à Montpellier et les jeunes Camerounais du GIC MKY-BOIS de Dschang. La fédération Leo LaGrange qui fédère les jeunes de part le monde, fondée en 1997,  est basée à paris et a une représentation au Cameroun dirigée par Mme Marie Rose Djongoué. Le slogan de cette fédération est très évocateur « avec les jeunes, pour que le monde progresse ». Les acteurs de ces rencontres étaient de ce fait des jeunes ayant en commun des valeurs humanistes : la lutte contre les inégalités sociales, le racisme et la promotion d’une jeunesse dynamique. Ce sont ces valeurs qui ont permis aux deux associations de se retrouver et de partager ensemble des moments inoubliables, sans retenue ; des moments d’échange et de partage des différences. Ça a été le cas à travers les visites touristiques des lieux phares de la ville de Dschang : musée des civilisations, chefferie Foto, marché…, la fabrication des objets d’art traditionnel camerounais à base de bois  et l’apprentissage des jeux locaux aux français par les camerounais et des jeux français aux camerounais par leurs amis de Montpellier. Aussi, les différentes associations ont pu connaitre l’histoire de la France et du Cameroun avec l’aide de certains historiens de la ville de Dschang. À coté de tout ceci, les visites, les ballades, les randonnées ont permis aux jeunes de reconnaitre leur différence respective et de partager ses différences avec les autres.


Des réalisations sont à noter dans ce sens car à la fin de cette rencontre de 20 jours, il  y’a eu l’inauguration du centre d’apprentissage des métiers du bois et de divertissement des jeunes de foto le jeudi 19 juillet. Une inauguration dont ont été témoins les autorités administratives et politiques de la ville de Dschang et qui a vu la participation de plusieurs jeunes du quartier foto. Ce centre, fruit de la solidarité internationale élevé en quelques jours par ces jeunes et surtout à travers les cotisations et les petits métiers qu’ils ont faits en France pour recueillir des fonds, permettra aux jeunes de la ville de Dschang et surtout du quartier d’apprendre quelques métiers du bois et aussi d’apprendre et d’y exercer des jeux de divertissement comme le ping-pong ou le tennis de table. Toujours ce jour de clôture, le public de Dschang a vibré aux rythmes de la culture camerounaise à travers des danses traditionnelles que ces jeunes ont exécutées en toute aisance et adaptation et une représentation théâtrale impliquant les jeunes des deux associations.


Au moment de leur départ pour Montpellier en France, les uns et les autres sont satisfaits de cette rencontre interculturelle qui a été faite et remercie infiniment Leo LaGrange. Du coté camerounais comme du coté français, c’est un étonnement réciproque qui se manifeste après avoir découvert de vrai ce que c’est que le Cameroun et ses richesses, les habitudes des camerounais loin des stéréotypes parfois imposés par les médias. Quant aux camerounais, ils ont, eux aussi, eu le même sentiment d’avoir découvert des gens qui ne sont pas comme on les décrit très souvent mais sympa et très relaxes.


En ce qui me concerne, je dois rappeler que c’est un pur hasard qui m’a amené à découvrir cette rencontre à la veille de la clôture et ma passion pour une Afrique meilleure dans le contexte qui est le notre a motivé la rédaction de ce billet. Je veux ainsi montrer que les initiatives de ce genre sont à saluer et à encourager à l’ère de la « diversalisation » où nous ne voulons pas rester fermer chez nous ni aller à la rencontre de l’autre pour qu’il nous nie et nous dénature, mais aller à sa rencontre pour partager avec lui nos différences sans que forcément ils ne prennent ces différences pour la sauvagerie ou la primitivité. Voila à mon avis toute la portée et l’importance de ce genre d’initiative, une sorte de « poétique de la relation » comme le recommandait si bien Edouard Glissant. Je pense que plus on aura ce genre d’initiative, plus nous nous rapprocherons de ce que l’ouvreur d’imaginaire martiniquais appelait le « Tout-monde ».
                                            

 

Ulrich K. Tadajeu

 

 



20/07/2012
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