18 FEVRIER 1958 : AHIDJO DEVIENT LE PREMIER MINISTRE DU CAMEROUN FRANCAIS
Ils sont nombreux, ces jeunes compatriotes qu’est ce que je dis ces compatriotes puisque je suis aussi jeune qu’eux qui ne connaissent pas à quoi renvoie cette date du 18 février. Excusez moi mais mes enseignants que je remercie d’ailleurs ceux du département d’histoire de l’université de dschang ont appris à développer en moi un esprit historique et l’esprit historique c’est celui qui lorsqu’il écoute une date il se questionne. Cela a été le cas pour moi mercredi dernier, j’ai écouté la date du 18 février à la radio. C’était probablement un rendez-vous radiophonique et tout de suite, l’année 1958 m’est revenue à l’esprit et ça m’a inspiré ces quelques mots pour présenter aux camerounais et africains ce moment particulier de l’histoire du Cameroun qui est quand même la première transition politique à la tête de notre état encore sous le régime de l’autonomie interne lancée par la loi cadre Gaston déferre. En commémoration du 54 eme anniversaire de cette première transition, je vous propose cet article sur le contexte de la transition, les acteurs, les enjeux et le destin qu’allait prendre notre cher et beau pays, le Cameroun. Contexte oblige, il nous est difficile de mettre la main sur un historien pour une interview sur ce sujet. Mais très prochainement, nous ferons l’interview et nous publierons sur la toile.
Le premier acteur de cette transition est André Marie Mbida. Cet homme politique des premières heures du Cameroun est né le premier janvier 1917 et a été élu député à l’assemblée nationale française en 1952. Ce fut sous le régime de l’union française datant de 1946. Mais le moment le plus passionnant de son parcours politique aura été sa présence au sein du gouvernement en tant que premier premier ministre du Cameroun. En effet suite à l’autonomie interne, le Cameroun devient en 1957 à travers le décret N°57-501 du 16 avril 1957 un Etat sous-tutelle et l’ATCAM devient l’ALCAM avec un nouveau bureau élu ayant à sa tête Ahmadou Ahidjo. Par la suite en mai 1957, André marie Mbida devient le premier ministre du Cameroun. Il faut dire qu’a cette période, il est un militant du Bloc Démocratique camerounais et est aussi un chrétien catholique. Le rappeler serait assez important car même pendant la decolonisation, l’église catholique a joué un Rôle assez important dans l’opposition vis-à-vis des Upecistes. Alors l’obédience religieuse de André Marie Mbida proche de celle de Louis Paul Aujoulat, fondateur des hôpitaux Ad Lucem était un gage pour l’administration française. C’est dans cette logique que André Marie Mbida forma le premier gouvernement du Cameroun comprenant quinze membres donc dix ministres et cinq secrétaires d’état. Des cet instant, le gouvernement français a des interlocuteurs avec qui ils peuvent conduire le Cameroun vers l’indépendance selon leur convenance. Rien ne s’y opposait puisque André marie Mbida était acquis à leur cause. Mais qu’est ce qui explique que cet amour soit rompu quelques mois plus tard ? plusieurs historiens s’y sont essayé pour permettre la compréhension de cet acte politique et de cette transition. Même si certains ont remonté les tares de Mbida u peu plus loin dans le temps, ils arrivent tous à la conclusion selon laquelle une opposition criarde se faisait entre André marie Mbida et la Métropole. Mais avant d’y arriver, revenons sur Ahmadou Ahidjo.
Il s’agit du Ahmadou Ahidjo qui n’est pas encore Président. En effet ce jeunes camerounais à l’heure des faits décrits ici est né le 24 aout 1924. Il est élu à l’assemblée territoriale en 1947. Il a alors 23 ans. Mais il faut dire que Ahmadou Ahidjo n’est pas issue de la bourgeoisie ou de l’élite et est devenu président de l’assemblée législative en 1957. Mas revenons su 1947 car à cette époque, il est le plus jeune parlementaire camerounais. Car en 1948, celui qui allait devenir le président du Cameroun prononça à Garoua son premier discours public accueillant le ministre de la France d’outre-mer, Paul Coste-Floret et le discours est déjà significatif : « Vive la France ! vive le Cameroun Libre ! » après la première législature de ‘assemblée nationale française et de l’ARCAM qui s’achève en 1951, Ahmadou Ahidjo consolide et est élu en 1953 à l’assemblée territoriale du Cameroun(ATCAM). Il anime de ce fait la vie politique camerounaise mis selon certains ce fut une créature politique de la France qui l’a fait quitter de zéro pour devenir un héros. Peu importe, il faut tout de même se dire que Ahmadou Ahidjo continua sa croissance et sa montée politique ne cesse et en 1957, c’est la consécration avec une élection en 1957 à la tête de l’ALCAM. Alors le destin du Cameroun qui est confié à André Marie Mbida changera quelques mois plus tard pour plusieurs raisons.
Revenons sur la question posée plus haut pour embrayer sur les raisons de cette rupture et donc de la consécration de Ahmadou Ahidjo. qu’est ce qui explique que cet amour soit rompu quelques mois plus tard ? plusieurs historiens s’y sont essayé pour permettre la compréhension de cet acte politique et de cette transition. Même si certains ont remonté les tares de Mbida un peu plus loin dans le temps, ils arrivent tous à la conclusion selon laquelle une opposition criarde se faisait entre André marie Mbida et la Métropole. Parmi les raisons que nous pouvons évoquer, il y a la rupture entre André Marie Mbida et la métropole. A la différence de ceux qui pensent que André Marie Mbida était un anti français, les historiens s’y opposent. Ils montrent d’ailleurs que c’est peu être parce qu’il était trop français qu’il y’a eu une rupture. En effet le premier premier ministre du Cameroun était en quelque sorte opposé à l’idée d’indépendance ou du moins, il pensait que cette indépendance allait avoir lieu à une échéance assez longue. Or le contexte de l’empire colonial français est assez critique et l’idée de la France par rapport à l’indépendance a évolué. Il y’a eu la défaite de Dien Bien Phu de 1954, le déclenchement de la guerre en Algérie , le déclenchement de la rébellion upeciste au Cameroun. Tous ces évènements ont en quelque sorte modifié la position de la France par rapport à l’indépendance et plus que par le passé il fallait accepter l’idée d’une indépendance avec des nationalistes raisonnés. Or André Marie Mbida s’oppose à ce choix en pensant qu’il est judicieux d’attendre. C’est donc pour lever l’hypothèque Mbida et continuer le processus que Ahmadou Ahidjo Parrainé par Ramadier devint le premier ministre le 18 février 1958 suite à la démission deux jours plus tôt de son prédécesseur André Marie Mbida. Ce jour du 18 février donc, le destin du Cameroun changea et celui qui allait prononcer le discours d’indépendance prit les rêne du pouvoir en tant que second premier ministre de notre Etat. Seulement cette transition politique a posé les bases de la mainmise politique de la France sur le Cameroun parce que c’est en France que Mbida part se plaindre et c’est de la France que Jean Ramadier vient pour réaliser le forfait. Depuis cet instant, la mainmise de la France sur le Cameroun a été incontestable. La première manifestation de cette mainmise fut le soutien de la France dans la répression des nationalistes upecistes car faut-il le rappeler, la première « prouesse » de Ahmadou Ahidjo aura selon lui été l’assassinat de Ruben Um Nyobe. Car celui a été tué quelques mois après l’arrivée de Ahmadou Ahidjo. Notamment le 13 septembre 1958.
C’est dire en définitive que ce jour, le 18 Février 2012, est le 54 eme anniversaire de la première transition politique qui eut lieu dans notre pays le Cameroun et la seconde eut lieu presque dans les même conditions en 1982. Il est important de le savoir pour une jeunesse qui cherche ses repères. Mais cette date montre aussi comment depuis bien l’autant c’est-à-dire l’autonomie interne, la France a influencé assez considérablement les affaires internes de notre République et par la suite le Cameroun est juste devenu une postcolonie, laboratoire par excellence du néocolonialisme et de la répression armée. Que tous ceux qui le lisent y trouvent des manquements et surtout qu’ils en cherchent davantage pour écrire l’histoire vraie et véritable de notre pays. Car peut-être on ne le dit jamais assez, la meilleur façon d’entrer dans l’histoire c’est de l’écrire soi même.
TADAJEU KENFACK ULRICH
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