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Les Valeurs de la République et l’éducation institutionnelle

Nous reprenons, avec quelques modifications, l’article de Ulrich K. Tadajeu dans le mensuel Horizon-plus, N°58 juin 2012 que vous pouvez télécharger gratuitement sur le site www.horizon-plus.com

 

De l’école primaire  à  l’université, les  jeunes  camerounais  reçoivent  des  enseignements  susceptibles  de  raviver  leur  patriotisme  en  leur  inculquant  les  valeurs  véhiculées  par  les  emblèmes  nationaux. Mais l’application est parfois difficile.

 

Au  primaire, le cours est  intitulé éducation à  la  citoyenneté  et  à  la  Morale  et  a  pour  objectifs,  selon  les  programmes  officiels , de  faire  des  apprenants  de  bons  citoyens. C’est  ainsi  qu’ils  parlent  de  la vie  en  communauté, l’intérêt  général, les  fléaux  sociaux  et  autres. Les  méthodes  utilisées  par  les  enseignants  sont  surtout   l’observation  et  l’écoute  car  ici, celui  qui  doit  le  plus  parler, c’est  l’apprenant. Bref  à  partir  des  faits  concrets  et  même  des  objets  comme  le  Drapeau, l’enseignant  se charge  d’inculquer  des  valeurs  à  l’apprenant.

Certaines élèves nous ont  laissé  comprendre  que  ces  valeurs  n’entraient  pas  dans  les  oreilles  de  sourds. Elles  nous  ont par ailleurs  dit  que  l’enseignement  du  cours  d’éducation  civique  et  morale  leurs  a  permis  d’avoir  un comportement  patriotique. Parmi  ces  valeurs, elles  ont  cité, entre autre, combattre  la  corruption  et  le  tribalisme. En plus, le  respect  des  emblèmes  nationaux, notamment  lors  de  la  levée  ou  de  la  descente  des  couleurs. Mais  la  dispensiation  de  ces  valeurs  ne  va  pas  sans  difficulté  notamment  l’absence  de  temps  matériel. Car  comme  nous  l’a  confié  un  enseignant  du  primaire, 15 minutes  fois  2  par  semaine  n’est  pas  assez suffisant  pour  une  matière  aussi  importante.

 

 Après  l’obtention  de  son  entrée  en  sixième, l’éducation civique  et  morale  laisse  la  place  à  l’éducation à  la  citoyenneté  et  à  la  morale.  En  effet, selon  les  programmes  officiels, l’objectif  de  ce  cours  au  secondaire  est  de  faire  des  apprenants  des  bons  citoyens  qui  se  soucient  des affaires  de  leur  pays  et  s’intègrent  dans  la  vie  nationale  en  apportant  quelque  chose  de  nouveau  dans  le  système  de  production. A la  différence  du  primaire, au  secondaire, on  insiste  particulièrement  sur  les  valeurs  institutionnelles  et  les  emblèmes  nationaux  notamment  à  travers  le  programme  des  classes  de  troisieme  qui  fait  la  part  belle  à  ces  symboles. La  méthode  utilisée  par  les  enseignants  est  l’approche  participative. Elle  consiste  à faire  participer  les  élèves  à  ce  cours  plus  qu’ils  ne  le  font  dans  les  autres. Au niveau du secondaire, l’application est difficile. Certains  élèves  ne connaissent  pas  la  signification  des  emblèmes  nationaux. On  les  voit  très  souvent  jouer  et  s’amuser lors de la  levée  des couleurs.  Au  niveau  de  la  réception, les  élèves  ne  la  vivent  pas  vraiment. En plus,  les enseignants  ne  disposent  que  d’une  heure  par  semaine  pour  ce  cours  et  en dehors  de  la  terminale  où  il  est  de  coefficient  2, dans  les  classes  inférieures, il est  de coefficient 1.  Nous comprenons  les  difficultés  que  rencontrent  ces  enseignants tandis que  les  leçons  sont  assez  vastes.

 

Après  l’obtention  du  Baccalauréat, ils  disent  au revoir  à  l’éducation  à  la  citoyenneté  mais  au  supérieur, retrouvent  un  enseignement  relatif  aux  règles  de  vie  en  société, de  connaissance  des  institutions  universitaires  et  d’insertion  dans  la  vie  économique. Tous  ces  enseignements  sont  donnés  dans  le  cadre  du  cours  intitulé  « éthique »  reparti  en  deux  volets : éthique  et  philosophie qui  s’attarde  sur  les  règles  de  morale au  sein  de  l’environnement  universitaire, éthique  et  droit  qui  revient  sur  l’évolution de  l’enseignement  publique  et  sur  les  droits  et  les  libertés  des  citoyens.  Qu’en est-il  de  la  réception  de  ce  cours ? La  plupart  des  étudiants  que  nous  avons  rencontrés  sur  le  campus  de  l’Université  de  Dschang  nous  ont  fait  preuve  d’une  très  bonne  connaissance  de  ces  emblèmes  nationaux  et  surtout  des  attitudes  à  avoir  vis-à-vis  de  celle-ci. Ils  nous  ont  aussi  fait  part  de  ce  que  ce  cours  a  ajouté  un  plus  dans  leur  ardeur  citoyenne  notamment  en  leur  apprenant  le  savoir  vivre  à  l’université  et  la  connaissance  des  droits, des  devoirs  et  des  libertés du  citoyens. Mais la  principale  difficulté   pour  ce cours  est  le  volume  horaire  et  l’importance  quantitative  dans  le  décompte  total  des  cours. Car  les  autres cours valent 5, 6 crédits  pour des volumes  horaires  de près de 60 heures, le cours d’Ethique, aussi vaste qu’il est, ne vaut que 3 crédits et un volume horaire de près de 30 heures. Ceci fait que les apprenants ne lui accordent pas une grande importance. En plus, au  supérieur, le  cours  d’Ethique  n’est  dispensé  qu’en première  année  de  licence. C’est une autre  difficulté  dans  la  mesure  où  ces  valeurs  sont  une  quête  permanente, qui doivent  constamment  être  nourries.

 

                                                                                                                                                        Ulrich K. TADAJEU



02/07/2012
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