L’electricité: un luxe à Dschang (suite)
Je me dois de revenir sur cet aspect, la lumière. Dernièrement avec des amis blogueurs, on discutait des terres expropriées comme au temps de la colonisation mais cette fois avec le soutien des autorités.
Mais il s’agit de l’électricité. Comme ceux qui peuvent le constater, les étudiants de Dschang ont pratiquement composé dans l’obscurité surtout cette dernière semaine qui vient de s’achever. Ce qui m’a le plus marqué c’est ces paroles d’une étudiante qui dit : « je me suis levée à 02h pour bucher et il n’ y avait pas la lumière.» Vous direz peut-être « qu’on ne nous nourrit pas la poule le jour du marché mais en même temps c’est le dernier coup de hache qui abat l’arbre ». Juste pour vous dire la misère dans laquelle les jeunes de Dschang se sont trouvés cette semaine, vivre dans l’obscurité.
Au courant de cette semaine, il était impossible de se lever avec la lumière. C’était coupé. Toute la soirée pas de lumière. Parce « qu’ils ont envoyé par amour » et quelques heures après, ils reprennent. Bref c’est une situation agaçante qui freine toute activité qu’elle soit intellectuelle, économique et autres.
« Chers jeunes oser, innover, créer », le propriétaire du cyber dans lequel je travaille ose et innove mais il n’a pas de lumière, il n’est pas riche pour se faire un groupe électrogène. Qu’est ce qu’il fait ? J’aimerais que chacun se la pose. Les bureautiques, les salons de coiffure, qui appartiennent tous à des jeunes, doivent ouvrir à 11h. Vous imaginez ce qu’ils perdent entre temps ?
On parlera de paix, mais j’y vois un facteur d’injustice : injustice parce que c’est le riche, à cette période, qui peut produire, c’est le riche qui peut s’attirer tous les clients. Alors à quoi sert l’Etat ? Lui qui dit chaque jour, par la voie de ses représentants, se soucier des jeunes, ces jeunes dans la localité de Dschang vivent dans les ténèbres. L’état ne doit-il pas se soucier du bien-être du peuple ?Et tous ces jeunes qui cherchent leur avenir, mais n’arrivent pas à réviser de nuit, sont-ils des jeunes entièrement à part ? Bref comment ils nous demandent d’oser et tout est fait pour nous bloquer et nous freiner dans ces élans ?
Mais face à cela, une partie de la jeunesse se contente de chanter les louanges du « père », de le remercier. Elle est entrainée par ceux qui sont ses modèles dans un griotisme à nul autre pareil. Que ceux qui ont la charge de l’électricité assument leurs responsabilités. Car comment concevoir qu’une ville aussi charmante et accueillante que Dschang, qui accueille des jeunes camerounais des quatre coins du triangle national, soit sevrée de lumière chaque matin ?
Ils passent(les autorités) leurs temps à dire que tout va pour le mieux et à mobiliser les cadets sociaux pour chanter les louanges du système, or les choses ne vont pas comme ils le disent.
J’aime mon pays et malgré le système, je m’auto-éduque et m’auto-construit et j’exhorte les uns et les autres à le faire. Je suis de ce fait optimiste, mais il est trop facile de dire aux jeunes.
Tadajeu Kenfack Ulrich
A découvrir aussi
- les jeux universitaires se préparent.
- A réunion familiale hors du commun, invités spéciaux.
- La cité des savoirs en ébullition : les enseignants de l'Université en grève, les élèves du Lycée Bilingue dans la rue
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 31 autres membres