Le developpement, c’est l’Homme, c’est la Pensée
J’entends beaucoup de jeunes compatriotes dire aujourd’hui: « il faut matérialiser », « on a déjà trop parler et qu’est ce qu’on a fait », « il faut booster l’économie ». Bref ils évoquent toutes ces conceptions matérielles du developpement. C’est un aspect du developpement assez important, certes, mais il y’a des priorités qui ne sont pas matérielles. Le Developpement, c’est l’homme qui est le sujet et c’est le developpement de l’homme. Alors, ce developpement doit pouvoir prendre en compte l’homme dans tous ses états et surtout ses habitudes, ses us et coutumes ses mentalités, son histoire et ses réalités. Auquel cas, on naviguera à vue. En plus, qui suis-je pour me développer ? Qu’est ce qui fait mon identité ?
Beaucoup de gens parlent de developpement economique. L’une des plus grandes exploitation economique qui ait existé dans ce monde s’est faite d’abord par l’exploration, l’étude des mentalités locales, l’étude du système locale. La conception de méthodes pour les détruire et reconstruire un autre système. L’étude des peuples africains s’est particulièrement faite au Cameroun. La France collait d’ailleurs une étiquette à chaque ethnie camerounaise. C’est ainsi qu’elle a put choisir un leader qui allait présider aux destinées de notre pays. C’est dire que l’homme étant au centre du developpement, ce developpement doit le prendre en considération, car sans hommes, pas de developpement.
Les jeunes africains doivent savoir que c’est la connaissance, le savoir qui fera la renaissance de ce continent. Il ne s’agit pas d’un savoir alimentaire comme c’est le cas actuellement, mais d’un savoir prompte à répondre aux questions, à résoudre des problèmes fondamentaux. C’est la pensée qui leur sortira du gouffre. Car en 1993, lorsque Maurice Kamo parlait de « l’urgence de la pensée », c’était dire que de 1960 à 1993, on n’avait pas pensé en Afrique mais on a plutôt favoriser un climat d’hibernation intellectuelle. Il n’y a pas de grande différence actuellement dans un contexte de motion de soutien. Un contexte dans lequel, il n’y a pas de pensée autre car « l’ordre vient d’en haut ». Comment dire qu’on a pensé, si ceux qui proposent des alternatives sont peints comme des fauteurs de trouble ? Comment penser que des jeunes étudiants, élites de la société, demandent des beignets pour écouter un candidat à la présidentielle ? C’est dire que même si ces jeunes parviennent à produire, ce ne sera pas pour l’avancement de la société mais pour leur avancement personnel.
Alors il faut que les jeunes apprennent à penser car aucun travail economique ne sera productifs si tous les jeunes veulent d’abord se satisfaire avant de satisfaire la société. Aucun travail ne sera bénéfique si les considérations psychologiques, les balises psychologiques n’ont pas été mises sur pied pour asseoir cela. Il faut baliser le terrain et ces balises se feront de manière psychologique et mental. L’africain doit entrer en possession de lui-même et de son future, se dire qu’elle peut être acteur du futur et c’est cela le départ. Lequel départ permettra une production economique à nul autre pareil.
Tadajeu Kenfack Ulrich
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