L\'Afrique peut!

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La victoire de Barack Obama : quelle leçon pour un Africain ?

Je suis africain, je célèbre la victoire de Barack Obama. Je n’attends rien de lui !

 


grioo.com

 

Barack Obama et John Atta Mills, président du Ghana


L’histoire est en marche. La prophétie continue. Barack Obama a été réélu à la tête de la première puissance du monde : les Etats-Unis. En 2008, j’étais un élève au secondaire et je suis resté toute la nuit devant mon poste de télé pour vivre en direct un évènement historique. Historique pourquoi ? je ne savais pas. Mais je me sentais attiré par cette élection sans savoir pourquoi et comment. En 2012, après trois années passées à l’Université, après murissement de ma réflexion, j’ai répété le scénario de 2008. Je n’ai certes pas veillé mais je me suis levé la nuit pour regarder la proclamation des derniers résultats. A l’heure fatidique de l’atteinte de 274 délégués par le démocrate, une joie m’a animé comme en 2008. Certains me diront : quelle joie ?

 

Une joie vraie et consciente. La joie de voire un pays comme les Etats-Unis récompenser les efforts de plusieurs années de combats. Des personnes ont laissé leur vie, d’autres ont survécu pour faire des Etats-Unis le modèle par excellence de la diversité culturelle, de la cohabitation entre la différence, de faire du pays de l’oncle sam le laboratoire par excellence du partage des singularités. J’ai été joyeux de savoir que Rosa Park, Martin Luther King, Malcolm X et tous les autres leaders afro-américains ne s’étaient pas battus pour rien. J’ai été joyeux de voir un Etat renouveler sa confiance à un citoyen issu des minorités et qui, il y’a 50 ans, il était impossible d’envisager la réalisation d’une telle prophétie. Voila la joie que cette victoire me procure. Voila l’effet symbolique et psychologique que cela a sur moi, Noir Africain.  Il était un temps où le nègre était considéré comme un néant, un moins que rien, un incapable. Mais avec la victoire de Barack Obama, beaucoup de préjugés sur le noir ont été revus et corrigés. C’est à ce niveau que se situe ma joie.

 

Malheureusement, beaucoup d’Africains posent tous leurs espoirs en Barack Obama parce qu’il est noir sans savoir que c’est le peuple Américain qui l’a élu. J’entends même des gens dresser le bilan Africain des 4 premières années du mandat Obama. Que d’inepties !  Le hasard de l’histoire, un hasard évocateur, pour moi, c’est que l’élection de Barack Obama a coïncidé avec la célébration au Cameroun du 30eme  anniversaire de sa majesté Paul Biya au pouvoir. Barack Obama est de ce fait le 5eme président américain de l’ère Biya. Malgré ce que les thuriféraires de ce pouvoir suffoquant peuvent dire et chanter, le bilan du régime est cauchemardesque. La presse (le Jour, Mutations, la nouvelle expression, le messager) l’a dit et redit dans des dossiers assez riches car impliquant des spécialistes dans tous les domaines des sciences.  Au lieu de dresser ce bilan et de demander au chef de l’Etat de laisser la place aux autres, une certaine presse passe le temps à dresser le bilan des relations Obama-Afrique. Est-ce Obama qui défendra nos intérêts, qui dressera le bilan de l’Afrique si nos leaders ne dressent pas un ?

 

Il ne faut, de ce fait, rien attendre de Barack Obama car il ne viendra pas faire ce que nos dirigeants doivent faire pour nous. Quand bien même, il le fait, il est traité d’impérialistes. Les Africains doivent prendre leur destin en main et poser les questions qui s’imposent à leur dirigeants car ce sont ces derniers qui ont reçu mandat de les diriger. Au lieu de quémander une quelconque aide de Barack Obama, les Africains doivent s’inspirer du cheminement historique des Etats-Unis. Le Cameroun a connu presque le même cheminement que les Etats-Unis. Les Camerounais ont connu un combat rude pour la liberté. Cette liberté a été obtenue partiellement mais que sont devenus ceux qui se sont battus jusqu’à la mort pour cette liberté ? Tandis qu’aux Etats-Unis, ces leaders sont des héros nationaux, régulièrement cités dans les discours, au Cameroun, ils sont écartés complètement de l’espace Publique. Traités par certains de terroristes et d’ennemis. Que de pitié ! Où allons-nous ?

 

« N’ayons pas honte d’imiter le bon exemple », disait Longuè Longuè. La coïncidence de ces deux évènements n’est pas un hasard du calendrier, mais une interpellation faite au président Biya et à certains présidents africains d’arrêter avec une  longévité laxiste et suffocante au pouvoir. C’est une interpellation faite aux africains de cesser d’attendre ce qu’ils doivent attendre de leurs présidents, de Barack Obama et d’être déçus dans 4ans parce que c’est le peuple américain qui l’a mis à la maison blanche et tout ce qu’il doit faire c’est de satisfaire ce peuple américain. C’est une interpellation faite aux africains de copier dans la réussite américaine des éléments de réussite qu’ils peuvent adapter à leur contexte. 

 

Voila la leçon du rêve américain devenu réalité pour le jeune Africain que je suis. Je suis africain et je suis fier de la réélection de Barack Obama à la maison Blanche. Je n’attends rien de lui, mais j’attends grand-chose de mon président qui vient de célébrer son trentenaire au pouvoir.

 

Que la coïncidence du trentenaire de Paul Biya et la réélection de Barack Obama à la maison Blanche soit un grand moment de méditation pour notre leader bien aimé président fondateur dans le sens de l’avancement du peuple Camerounais !

 

   Félicitations à Barack Obama !



10/11/2012
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