Dschang pendant les jeux universitaires
« L’Egypte est un don du Nil », disait Hérodote et nous disons, aujourd’hui que « Dschang est un don de l’université » parce que n’eut-été l’université d’Etat que le chef lieu du département de la Menoua abrite depuis 1993, nous nous demandons celui-ci serait bien devenu. En effet, les jeux universitaires étaient prévus cette année pour le 05 mai 2012 du coté de Buéa et on a pu, une fois de plus, confirmé cette dépendance de Dschang vis-à-vis de son université ou du moins des étudiants qui la peuplent. Entrée du campus, nous sommes samedi 05 mai, c’est à dire le lendemain du départ des athlètes, quelques étudiants vont et viennent, ce n’est pas l’affluence habituelle, certaines bureautiques ont même fermé déclarant : « les étudiants ne sont pas dans la ville et on ne peut pas travailler ». C’est donc une atmosphère de vide relatif au départ des athlètes mais aussi au départ de ces étudiants qui profitent d’un pic pour déserter la ville. Quelques minutes après l’entrée du campus, nous décidons de faire un tour dans un quartier de la ville où résident des étudiants, c’est une ambiance de cimetière, vous suivez mon regard . lorsque vous marchez, on dirait que vous êtes le seul habitant de la ville et voire du quartier : personne sur les routes, les restaurants sont fermés, les boutiques aussi, bref tout est mort. Tout ceci parce que les étudiants se sont déplacés. Pour voir de plus près nous nous rendons dans une cité de près de 23 étudiants et nous constatons que 20 chambres sont vides et qu’il y’a deux étudiants ou trois étudiants qui sont présents et nous leur demandons où sont les autres étudiants et ils nous disent : « ils ont voyagé puisqu’il y’a un congé en raison des jeux universitaires ». Alors on comprend pourquoi ces maisons de commerce ferment et que tout va au ralenti.
Mais nous avons continué nos échanges avec ces étudiants et nous leur avons demandé : « pourquoi êtes-vous resté ? » et ils nous ont répondu : « Nous avons du retard à rattraper, nous n’avons pas assez de moyen pour voyager et surtout c’est un petit congé donc on peut rester ici ». Vous voyez donc que certains partent d’autres restent mais comme pour cette cité, près des 4/5 des étudiants partent, ce qui rend la ville plus morte et moins dynamique. Surtout que ceux qui sont restés n’ont pas l’occasion de se divertir et de se mouvoir autour d’un film, en faisant des recherches sur internet ou en discutant avec des amis de l’autre coté du monde. N’allez pas me demander la raison de cette misère que je viens d’évoquer. Ceux qui ont été à Dschang ces derniers jours savent qu’il est plus que jamais difficile de passer une journée sans coupure de lumière. Que ce soit le matin comme hier, ou encore le soir comme vendredi dernier, la ville de Dschang est devenu un véritable cimetière parce qu’à coté du silence, il y’a une obscurité qui, ma foi, pourrait mener la population vers un obscurantisme. Bref, certains y sont habitués et passent le temps à dire : « on va faire comment » mais, moi ce n’est pas ce que l’école m’apprend. Ce que l’école m’apprend, c’est de dénoncer cette pratique désormais légion dans une ville universitaire. C’est vrai que les étudiants ne sont pas dans la ville actuellement mais nous avons aussi droit à la lumière pour participer à l’émergence du Cameroun, disent-ils, en 2035. Ainsi va la Ville de Dschang pendant les jeux universitaires…
A découvrir aussi
- les jeux universitaires se préparent.
- DEDICACE DE L’OUVRAGE : Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique 1948-1971 A Dschang.
- Jeux universitaires Ngaoundéré 2013 : 3 détails qui ont retenu mon attention
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 31 autres membres