Francophonie: 42 ans Dejà !
Le 20 mars 1970, la création de l’agence de coopération culturelle et technique à Niamey marque naissance de la Francophonie intergouvernementale. Mais c’est en 1998, plus précisément le 20 mars en commémorations du 20 mars 1970 qu’est célébrée pour la première fois la journée de la Francophonie. Depuis cette période, cette journée est une tradition pour les Etats ayant le français en partage et cette année 2012 le rendez-vous sera honoré sous un thème assez pertinent : « le Français est une chance ». Nous saisissons cette opportunité pour revenir sur l’Historique de la Francophonie, présenter certains organes de cette institutions, des actions et apporter quelques critiques à l’action de l’organisation.
Le projet de la Francophonie est vieux parce que, bien que le mot existe depuis 1880 à travers le géographe français Onésime Reclus, c’est en 1926, qu’est créée l’Association des écrivains de langue française (Adelf) . En 1950, c’est au tour des journalistes de faire incursion avec l’Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (aujourd’hui Union de la Presse francophone). Mais il faudra attendre 1960 pour voir naitre la première institution intergouvernementale francophone connue sous le nom de Conférence des Ministres de l’Education (Confemen). Les universitaires ne seront pas en reste puisque nous sommes à cette période à l’aube des indépendances et est crée l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française, qui deviendra, en 1999, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Ce réseau d’universités francophones qui a son siège actuellement à Montréal compte 677 établissements d’enseignement supérieur et de recherche répartis dans 81 pays et est l’un des opérateurs spécialisés de la Francophonie. En 1967, c’est au tour des parlementaires de faire incursion à travers leur association. Celle-ci devint en 1997, l’assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et regroupe aujourd’hui près de 69 parlements. Ajouté à cela en 1969, ce fut au tour des ministres des sports en créant la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports (Conféjes). Laquelle conférence forme avec la Confemen, la seconde conférence ministérielle permanente de la Francophonie.
Au sortir de la colonisation, certains de nos leaders africains considèrent que la langue française est l’un des héritages fantastiques de cette entreprise macabre : "Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux, la langue française" comme le disait Senghor. C’est la raison pour laquelle le 20 mars 1970, est signée à Niamey au Niger la convention portant création de l’agence de coopération culturelle et technique (ACCT). L’objectif de cette nouvelle association était surtout le partage d’une langue commune, le Français, chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux. Mais en 1998, l’ACCT devint l’agence intergouvernementale de la francophonie avant de devenir en 2005, l’organisation internationale de la Francophonie.
la Francophonie est présente dans plusieurs domaines pour mener à bien son action. Ces actions sont programmées sur une période de Quatre ans et financées par les contributions de ses Etats et gouvernements membres.
Le premier domaine est celui du cinéma : la Francophonie soutient le FESPACO (festival panafricain du Cinéma de Ouagadougou) et jusqu’ici, elle aurait aidé à la réalisation de près de 1400 œuvres de cinéma. Elle ne se limite pas au cinéma. Car en 2001, l’OIF a lancé le prix littéraire des cinq continents de la francophonie qui consacre chaque année un roman de langue française. Parmi les lauréats, on peut noter le congolais Alain Mabanckou qui a remporté en 2005 et qui est par ailleurs l’auteur du roman Black Bazar.
Dans le domaine de l’audiovisuel, on peut citer TV5 qui est le résultat d’une volonté de diffuser la langue française partout dans le monde. En 1984, la chaine TV5 est créée et résulte de l’alliance de 5 chaines de télévisions publiques. Parmi les pays, on a la France, la Belgique et la suisse. Par la suite, la chaine francophone s’est régionalisée tout comme l’AUF et aujourd’hui, on a TV5 Afrique et TV5 Amérique Latine qui ont vu le jour en 1992, suivies par TV5 Asie en 1996, puis de TV5 Etats-Unis et TV5Moyen Orient en 1998. La chaîne, dénommée TV5Monde depuis 2001, compte aujourd’hui 7 chaînes de télévision et TV5 Québec-Canada. Transportée par 44 satellites, reçus dans 189 millions de foyers de par le monde, elle constitue le principal vecteur de la Francophonie : la langue française, dans la diversité de ses expressions et des cultures qu’elle porte.
Dans le domaine scientifique, à travers deux de ses organes spécialisées, la Francophonie permet non seulement la formation des étudiants mais aussi leur mobilité dans le monde à travers des bourses. Ceci est rendu possible d’abord à travers l’Université Senghor créée en hommage à Léopold Sedar Senghor. Cette université a vu le jour en 1989 et son siège se trouve à Alexandrie en Egypte. Elle offre, depuis 2008, des formations à distance. Son Recteur est Albert Lourde. En plus de l’université Senghor, il y’a l’AUF (agence universitaire de la Francophonie) qui a été fondée en 1961 et regroupe près de 81 établissements d’enseignement supérieur repartis dans 94 pays. Cette association universitaire qui a son siège à Montréal au canada est présente sur les 5 continents avec des bureau régionaux et soutient la formation en proposant des bourses aux étudiants, professeurs et chercheurs. Selon des informations recueillies sur leur site, la Francophonie offrirait en moyenne 2000 bourses par année. Le Recteur de cette agence est Bernard Cerquiglini. Le Cameroun accueille le siège de la représentation régionale Afrique centrale et grands lacs de l’AUF et le directeur de cette agence régionale est le professeur Alain Ondoa. La Francophonie est de ce fait assez active dans le domaine de la recherche universitaire et de la mobilité des étudiants. Mais ce dynamisme n’efface pas son action sur le plan politique.
Concernant l’aspect politique, le sommet des chefs d’état de la Francophonie a été institué en 1986, date de la première réunion sous la houlette de François Mitterrand alors président de la France. A ce sommet, 42 Etats ont participé et plus que par le passé, ils retinrent des axes de coopération. Parmi ces axes, nous pouvons citer entre autres le développement, les industries de la culture et de la communication, les industries de la langue. Ainsi, depuis 1986, les chefs d’Etat se sont réunis 13 fois et le rendez-vous s’est tenu quatre fois en Afrique : en 1989 à Dakar, en 1993 à Grand-baie en Ile Maurice, 1995 à Cotonou et en 2004 à Ouagadougou. Alors pour conforter cet aspect politique, la francophonie se dote en 1995 au sommet de Cotonou au Benin d’un poste de secrétaire général. Mais il faudra attendre deux ans plus tard pour voir la première élection du secrétaire général de l’institution. Ce fut en 1997 au sommet de Hanoi au Vietnam et l’égyptien, Boutros Boutros Ghali, ex SG de l’ONU , devint le premier Secrétaire Général. Il occupa ce poste jusqu’en 2002. C’est cette même année, au sommet de Beyrouth au Liban, que l’ex président sénégalais Abdou Diouf remplace Boutros Boutros Ghali au poste de SG. Ce qui lui a permis d’impulser une nouvelle dynamique à travers la nouvelle charte qu’il fit adopter en 2005 à Madagascar. Laquelle charte consacre l’appellation OIF. A ces aspects originels, il faut ajouter que la Francophonie s’est, peu à peu, tournée dans des actions en faveur de la paix, la démocratie et des droits de l’homme.
C’est de ce fait que l’institution envoie en 1992 sa première mission de visite et d’observation lors des élections en Roumanie(présidentielles e
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