Les intellectuels et les élections présidentielles au Cameroun
A trois semaines de l’échéance présidentielle, on peut noter le déploiement d’autres acteurs non politiques qui ne sont pas des moindre dans ce processus. Ce sont ces acteurs là qui d’une manière ou d’une autre ont leur mot à dire au cours de cette échéance. Leur statut apolitique fait d’eux des acteurs passifs mais qui de part leur art s’activent à donner le ton des élections. Vous l’aurez compris, il s’agit des intellectuels à tous les niveaux de la société qui ne ménagent aucun effort pour apporter leur contribution à cette échéance. Le ton fut donné en cours d’année lors d’un débat entre universitaires sur la scientificité des motions de soutien suite aux motions de soutien et de déférence des universitaires camerounais (près de 988) au chef de l’état. Un débat qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive voire de sueur notamment pour celui qui se considère comme une créature du chef de l’état :le ministre de l’enseignement supérieur jacques Fame Ndongo. Il faut dire qu’à l’opposé du professeur, il eut le Dr Mathias Eric Owona Nguini qui pensait que l’université n’est pas le cadre adéquat de propagande politique mais que les universitaires doivent travailler en toute neutralité au service de la nation. Et comme pourfendeur du régime ou alors critique éclairé, le juriste politologue Mathias Eric Owona Nguini fut impliqué dans le débat le plus passionnant qui portait sur l’éligibilité du président de la république notamment à travers sa réaction au professeur James mouangue sur les tribunes du quotidien la nouvelle expression et de la chaine privée Canal 2 international. Cela dit ce débat a surtout vu une opposition entre les tenants de la non rétroactivité de la loi et de l’autre les tenants de la rétroactivité de la loi. Ces deux groupes ayant un même objectif c’est d’éveiller les consciences et de contribuer à leur niveau à l’animation du paysage politique dans notre pays. L’autre manifestation de ces acteurs qu’on devrait désormais écouter avec un grand intérêt, ce sont les tribunes à eux offertes par les médias tant nationaux qu’internationaux, tant écrits qu’oraux afin qu’ils émettent leur opinions et informent le peuple de certaines réalités pour permettre par la critique aux uns et aux autres de se remettre en cause. C’est ainsi qu’autour d’un journaliste de renom que ce soit Alain Foka de RFI, Aimé Robert Bihina de la CRTV ou encore David Atemkeng de canal 2, ces intello comme on les appelle dans un jargon plus argotique, décrypte l’actualité et nous dévoile la technicité des mécanismes jadis considérés comme mal connus. La contribution de ces acteurs ne s’arrête pas aux médias, ils vont jusqu’à faire des publications scientifiques et des dossiers dans des titres de presse, sur les réseaux sociaux bref sur les plates formes internet accessibles à un grand public. Ces publications, il faut le rappeler sont souvent considérées comme partisanes à tord ou à raison : le constat est clair c’est que ces publications scientifiques ont leur part de vérité et de factualité et comme aucune œuvre humaine n’est parfaite et est orientée vers un objectifs, elles ont leur part de fausseté . c’est ainsi que le livre de Fanny Pigeaud : Au Cameroun de Paul Biya qui ne fait qu’une photographie des années Biya a été taxé de toutes les manipulations et autres . on peut à l’opposé noter le code Biya de François Mattei qui a été publié il Ya bien longtemps mais qui en cette veille de l’échéance électorale fait l’objet d’une publicité à nul autre pareil et d’une réduction de cout avec une édition de poche qui ne coute que 1000 FCFA[1]. Ce serait donc un livre à la portée de tous. En plus de ces livres, il y a bien d’autres mais il Ya aussi ces tribunes de presse comme ce fut le cas pour le récent numéro des dossiers de germinal qui titrait : « présidentielle 2011 : comment vaincre le SIDA électoral »[2] avec les contributions d’intellectuels de renom tels que Mathias Eric Owona Nguini et surtout le spécialiste du processus électoral Hilaire Kamga sans oublier Roger kaffo Fokou. Cela dit les intellectuels camerounais sont certes opposés dans la mesure où dans les prises de position, on a un cas de figure caractéristique des clivages idéologiques entre ceux qu’on peut considérer comme les pro-RDPC comme ce fut le cas lors du débat sur l’éligibilité du chef de l’état et de l’autres les critiques du système en place qui à la différence de ce que pense le chef de l’état ne sont pas des critiques pour la critique mais des critiques pour faire comprendre au peuple un certain nombre de réalités propre à notre arène politique. Il concourent, malgré leur opposition, à poser le débat , éveiller la société et apporter leur contribution à la réussite de l’élection encore qu’en exprimant leur point de vue de cette manière, ils contribuent à conforter la liberté d’expression. Au soir du 9 octobre, en plus du nouveau locataire du palais d’étoudi, il faudra surtout saluer les dispensateurs du savoir et lions des amphi pour leur contribution à la bonne marche de la vie de la nation. Signe de ce qu’il n’existe pas seulement les lions du football ou de la politique, mais aussi il existe les lions des amphi qui ne ménagent aucun effort pour que les consciences soient éveillées et les mythes soient démystifiés.
Ulrich tadajeu
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